« Le politicien » est un ouvrage dont la genèse a perduré une dizaine d’année durant.
« César » est un personnage engendré par la gravure. De jour en jour, les gravures le mettant en scène se sont multipliées jusqu’à devenir une signature graphique facilement identifiable.
Nourri par l’observation de la réalité et les faits d’actualité relayés par la presse, son histoire, c’est enrichi jusqu’à devenir un roman graphique politique et caricatural, reflet de ma vision désenchanté du pouvoir politique.
Le « Politicien » est un pure critique du système médiatique de la société actuelle, incapable de communiquer sur des données factuelles, car les voix se trouvent sans cesse démenties par la profusion des sources et des intérêts politiques qu’elles desservent.
Son lecteur est confronté à une histoire qui l’oblige à emprunter le même chemin mental qu’il doit parcourir dans la vie réelle pour se créer une propre vision du monde : démêler le vrai du faux dans une époque qui déborde d’informations et manie les fake-news.
Entièrement réalisé en xylographie avant tout pour le plaisir que m’offre la pratique de cette technique, par ses traits épurés et son esprit critique, « le Politicien » renoue avec la tradition politique de l’image gravée dans une époque où ce support est totalement dépassé par la profusion de l’image numérique. Une forme revendicative au service d’un message actuel, qui démasque la farce du Pouvoir de l’ère contemporaine.
Frédéric GLON
Les dessins préparatoires permettent de définir les personnages et leur gestuelle ainsi que les décors dans lesquels ils évoluent.
Pour l’artiste, l’histoire est un prisme de lecture du monde, qui permet de mettre en perspective l’époque contemporaine et ainsi de l’interpréter.
Ainsi, le Politicien est parsemé de gravure faisant référence à des événements historiques majeurs et à des images iconiques qui ont marqué la mémoire collective.
Ces références exposent ouvertement l’engagement politique et l’esprit caustique du Politicien, qui renoue avec la tradition séculaire gravure satirique.
Les dessins sur papier calque sont reporté sur la planche et gravé à l’aide des bourins : les parties que l’on ne souhaite pas imprimer sont retirées par divers moyens mécaniques. Les parties restantes constituent alors le dessin.
La gravure dites en « tailles d’epargnes » , dont les origines se retrouvent aux sources de l’histoire culturelle de l’humanité, est devenue au fil du temps une technique majeure au sein des arts graphique.
Après avoir encré la planche, on réalise un tirage d’essai.
Ce tirage, sur simple papier BOIS 46gr, permet de visualiser l’équilibre entre les noirs et les blancs, et d’apporter les dernières corrections, visibles par des coups de blanco, avant de passer à l’épreuve finale.